Analyse : La séparation dans l'art et la culture
La séparation dans Café de Flore de Jean-Marc Vallée, Une séparation d'Asghar Farhadi et Territoire de la lumière de Yûko Tsushima
À l'échelle
planétaire, la transformation des valeurs et des normes se répercute sur la
structure familiale.[1]
La séparation est ainsi devenue préoccupante pour les sociétés modernes. Encore
contesté dans plusieurs pays malgré son récent accroissement, le divorce fait
l'objet de débats éthiques, religieux et juridiques. La manière de percevoir et
de surmonter une séparation peut varier, qu'elle soit vécue dans un contexte
facilitant comme dans le film franco-québécois Café de Flore, ou dans un milieu conservateur restrictif tel que
présenté dans la production filmique Une
séparation et le roman japonais Territoire
de la lumière. L'analyse comparative de ces trois oeuvres contemporaines
illustre les conséquences de la rupture sur la famille.
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Nina Jackson, Jean-Marc Vallée |
Les causes de
la séparation et ses effets sur les anciens partenaires seront abordés à la
lumière du processus d'adaptation. De surcroît, les moyens utilisés pour
affronter la situation, l'impact de la division familiale sur l'enfant et les proches
ainsi que la réussite des démarches seront comparés. L'étude des trois cultures
offrira une vue d'ensemble, afin de comprendre les divers cheminements
empruntés dans ce processus de deuil.
À l'origine de la
séparation
o Antoine
et Carole dans Café de Flore
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Café de Flore (2011) |
Carole
J'te laisserai pas partir. J'te laisserai pas te faire mal.
Toi pis moi c'est pour la vie, tu le sais. J't’ai choisi, tu m'as choisie. On
va passer à travers. Si tu tombes, j'te relève. Si j'tombe, tu me relèves. On
va s'en sortir. Tu vas voir, les filles vont nous aider, on va réussir. J'te tends
la main. Relève-toi s'il te plaît.[2]
Le texte et l'intensité du jeu des acteurs reflètent leur
souffrance. La vulnérabilité de la conjointe renvoie à la culpabilité féminine.
En effet, les femmes se sentent plus facilement responsables de leurs problèmes
de couples que les hommes.[3] Carole semble
la première à tenter de se convaincre et de convaincre son allié que leur amour
l'emportera. L'image qui apparaît simultanément à cette scène, un Antoine
drogué qui tombe dans une piscine, insiste sur son inquiétude de le voir s'effondrer.
En contrepartie, un coup de foudre survenu au moment critique de leur relation
semble avoir nui au rapprochement espéré. Ce sont probablement les petits
désagréments de sa vie qui ont fait qu'Antoine est tombé sous le charme de Rose
la première fois qu'il l'a vue. Lors d'une fête, le passionné de musique n'a pu
s'empêcher de suivre la belle des yeux. Cette attirance a certainement accentué
la distance déjà installée entre sa femme et lui. La possibilité de redécouvrir
le bonheur avec une autre personne est invitante. En replaçant les morceaux
dans l'ordre, le spectateur comprend que la situation s'est détériorée malgré
les personnages.
o Simin
et Nader dans Une séparation
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Une séparation (2011) |
o Monsieur
et madame Fujino dans Territoire de la
lumière
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Territoire de la lumière (1979) |
L'échec
amoureux dans le roman Territoire de la
lumière semble associé à la transformation du couple au fil des années. Se
fréquentant d'abord durant leur jeunesse, ils deviennent ensuite parents, tout
en continuant à travailler. Ils se sont vraisemblablement perdus de vue. Le rythme de vie stressant du Japon peut
s'avérer difficile à supporter pour la famille nucléaire. Les absences de
l'homme ou encore des déménagements répétitifs en raison du travail sont susceptibles
d'installer une distance entre les partenaires de vie.[5]
En réalité, Fujino a laissé la narratrice parce qu'il avait envie de
poursuivre son chemin en solitaire : « [La] séparation était la seule
issue possible s'il voulait se sortir de l'impasse où il se trouvait. »[6] Il s'est libéré
de ses responsabilités de mari et de père au profit de son bonheur personnel. Avant
de partir, il s'est montré contrôlant lorsqu'est venu le temps de trouver un
nouvel appartement pour femme et enfant. Il a refusé de concéder la liberté à
sa conjointe en la rabaissant : « “Toute seule, tu te ferais
immédiatement avoir. D'ailleurs, je ne pourrais pas dormir sur mes deux
oreilles si tu t'installais dans un endroit louche. Allez, laisse-moi faire.” »
Quand il apprend qu'elle s'est organisée seule, il s'offusque, car il réalise
qu'il n'aura plus d'emprise sur elle.
o Comparaison
Selon les
moeurs et idéaux de la société dans laquelle la crise est vécue, plusieurs
facteurs interreliés comme les influences du milieu, la divergence d'opinions
ou la transformation de la personnalité peuvent l’expliquer. Les trois oeuvres
mettent en valeur la complexité du problème, ou plutôt des problèmes à
l'origine d'une rupture, car ils sont souvent plusieurs et influent les uns sur
les autres. Café de Flore et Territoire de la lumière proposent que l'instabilité
conjugale soit liée aux récentes modifications des rapports sociaux. Par exemple, la mentalité québécoise tendant
à dissocier couple et vie familiale, sexualité et procréation, mène à un
resserrement de la famille autour de l'enfant et de sa fonction relationnelle.[7]
Un phénomène semblable s'observe chez les Japonais qui accordent moins
d'importance à l'union conjugale, à l'amour, à la sexualité et à la fidélité
qu'à l'entente par rapport à l'éducation des enfants et à la sécurité
financière.[8]
Ainsi, l'amour des couples québécois et japonais aurait faibli sous le poids de
la pression extérieure. Le réalisateur d'Une
séparation suggère que l'éclatement des rêves communs puisse pousser deux
êtres à rompre le mariage. Nader et sa conjointe se retrouvent dans un conflit
de valeurs auquel seul le divorce peut mettre un terme. Vouloir fuir un pays
gouverné par les religions islamiques, brimant la liberté et maintenant la discrimination
envers les femmes sur le plan professionnel, social et familial correspond au
motif évoqué à travers le discours de Simin.[9]
Peu importe le contexte social, les convictions ou le nombre d'années vécues en
couple, la séparation est envisagée quand les visions ne se rejoignent plus. Si
partager un lien de proximité n'est plus possible en raison de la dissidence
des idées, la vie à deux est en péril. À l'évidence, tous les personnages
étudiés n'envisagent plus l'avenir de même manière que leur compagnon.
Vivre une séparation
selon celui ou celle qui met fin à l'union
o Celui
prend la décision dans Café de Flore
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Sébastien Raymond, Café de Flore, Antoine et Rose |
o Celle
qui prend la décision dans Une séparation
Pour Simin,
la séparation est un appel au changement, à une réforme sociale et politique.
Sa démarche lui permettra d'accéder à une vie meilleure, ailleurs qu'en Iran.
Elle est consciente que c'est aussi un moyen absurde de mettre fin au conflit
en divisant les parties définitivement, mais elle s'y résout, étant donné que
son mari refuse de partir. Cette mère est profondément consternée, dans la
seconde scène, d'être obligée de quitter le domicile familial pour que la lutte
cesse. Elle affiche une grande détermination dans la préparation de ses
bagages, paraissant convaincue de sa décision. Néanmoins, les regards qu'elle
pose sur Termeh et son beau-père renvoient à sa difficulté de faire du mal aux
autres en les laissant derrière. Devant son mari devenu adversaire, elle s'oblige
à paraître forte, probablement pour gagner en crédibilité et être prise au
sérieux. Ce n'est qu'une fois seule dans sa voiture que ses émotions prennent
le dessus. À ce moment, elle sait que plus rien ne sera comme avant et que les conséquences
pour chacun des membres de la famille seront énormes. L'amour n'est dorénavant
plus suffisant pour la garder auprès de son mari. Cette vulnérabilité exposée à
la vue du spectateur lui rappelle qu'aucun dilemme moral n'est facile à régler
et qu'il ne faut pas oublier les êtres humains derrière les principes défendus.
Par ailleurs, cette femme libre ne se gêne pas pour confronter sans cesse son
mari en remettant en question ce qu'il avance. À travers le second procès qui
vient complexifier l'enjeu central, elle s'oppose radicalement à son mari par
le fait qu'il accorde trop d'importance à son honneur. Des suites de
l'incarcération de Nader qui aurait, semble-t-il, provoqué la fausse couche de
Razieh en la poussant, l'homme et sa conjointe se retrouvent à la cuisine pour
discuter. Leurs reproches mutuels trouvent écho dans les deux contextes :
leur divorce et la poursuite de Razieh. La femme, souhaitant clore le second
dossier, rappelle à Nader qu'il a eu besoin d'elle pour se sortir du pétrin. En
fait, c'est elle qui a payé sa caution. Simin pique directement son orgueil
pour lui faire entendre raison. La possibilité qu'elle lui soit indispensable
est sous-entendue dans son propos. Ainsi, elle désire remettre en question
l'idée qu'il se fait de la vie sans elle, et sa décision de s'opposer à confier
son père à quelqu'un d'autre. Chacun interprète les actions de l'autre de
manière à le rabaisser, creusant la distance déjà installée entre eux. Tout au
long de leurs échanges, Simin paraît plus ouverte, s'adressant directement à
Nader en le regardant, tandis qu'il s'affaire dans la cuisine. Elle se préparait
même à revenir à la maison, vers la fin du film, selon les dires de l'enfant.
L'absence de témoignages d'affection de son mari la déçoit certainement. Il
serait facile de croire qu'elle espère un mouvement de sa part pour la retenir
ou simplement pour l'aider à partir avec le sentiment d'être appréciée.
Monsieur Fujino, le mari de la
narratrice, désire que sa femme lui témoigne du respect, bien qu'il vienne de
quitter subitement la maison et de refaire sa vie ailleurs. Il insiste pour
conserver son statut de mari et de père, tandis qu'il s'exclut lui-même,
donnant peu d'explications et de nouvelles à sa conjointe. Cet espoir de
pouvoir réfère possiblement à la hiérarchie familiale orientale qui présentait
autrefois l'homme en chef de famille et la femme en mère uniquement. L'ie, forme traditionnelle de la famille
japonaise, a évolué depuis les années 1950 vers la famille nucléaire, mais ce
modèle reste le fondement de l'identité japonaise et perdure encore.[12] Autrefois, ce
terme référait au sens large de la famille : sa structure, son patrimoine,
les activités qui y étaient associées et les liens de parenté. Dans l'oeuvre
étudiée, par ailleurs, il faut dire que l'homme se trouve dans une situation
financière précaire qui l'oblige à s'en remettre à la narratrice. Impossible
pour lui de subvenir aux besoins familiaux. Il semble alors avoir peu à offrir
pour les exigences qu'il formule : autorité sur femme et enfant, droit de
regard sur leur existence, etc. Ultérieurement à la demande de divorce, déposée
par l'héroïne et rejetée par Fujino, les parents s’engagent dans des
discussions tendues. Manipulation et confrontation sont aux rendez-vous. Fujino
lance des reproches à celle qu'il a abandonnée : « “Comme tu as
changé! Mais qui était donc celle que j'ai connue?” [...] “Ne crois-tu pas que
tu es encore moins recommandable que moi? Tu espères tirer avantage de la
conciliation, mais as-tu imaginé que je pourrais aller raconter là-bas quelle
espèce de mauvaise mère tu fais? ..]" »[13] Se sentant
menacé, tenu à l'écart, Fujino exprime ici son incompréhension face aux agissements
d'une personne qu'il ne reconnaît plus. Il fait allusion au comportement irresponsable
de sa femme qu'il a vu se transformer depuis qu'ils ne sont plus ensemble.
Fujino sait qu'elle néglige sa fille, sortant dans le soir et noyant sa peine dans
l'alcool, parce qu'une nuit où il l'attendait devant chez elle, il l'a vue
revenir ivre. Le mari se retrouve devant une étrangère, car la femme qui est devant
lui n'est plus docile comme autrefois. À sa grande surprise et contrairement à
son ancienne habitude, elle conteste ses décisions. L'homme n'avait pas réalisé
que son départ contribuerait à l'émancipation de madame Fujino. Il n'avait
probablement pas envisagé ce changement d'attitude, car il tenait pour acquis la
fidélité de la narratrice. Finalement, il se soucie moins du bien-être de son
ancienne partenaire que de celui de sa fille.
o Comparaison
Antoine,
Fujino et Simin décident de mettre fin à leur union, sentant l'appel de
l'ailleurs. Une attirance pour une vie meilleure pour l'inconnu et le renouveau
les motive à dévier de leur chemin initial. Au fil du temps, les premiers ont
sans doute perdu de vue les femmes qu'ils aimaient derrière les mères qu'elles sont
devenues. Le travail, les enfants et la routine ont certainement dilué l'amour
qu'ils leur portaient. Les deux hommes trouvent de nouvelles compagnes assez
rapidement, tandis que celles qu'ils ont quittées demeurent célibataires. Antoine et Fugino illustrent la tendance des hommes
à s'unir plus rapidement que les femmes après un divorce.[14]
Ils se construisent un nouveau réseau social plus rapidement que leur
ex-conjointe, mais souffrent vraisemblablement tout autant de leur côté. Simin,
elle, entend la promesse de meilleures conditions de vie à l'étranger. Elle
souhaite briser les liens de son mariage pour bénéficier d'une liberté
juridique et pouvoir quitter Téhéran. Elle voudrait que Nader l'accompagne, car
elle l'aime encore et désirerait qu'ensemble ils bâtissent un autre avenir pour
leur enfant. Le réalisateur de cette production sous-entend que sans cette mésentente,
le couple aurait plausiblement survécu, du moins, jusqu'à ce que leurs
convictions divergent. Sans cette nécessité de demander le divorce, peut-être
que Simin serait partie plus rapidement en préservant le lien qui l'unit à
Nader. L'analyse des trois personnages révèle que même ceux qui laissent
l'autre ont un deuil à faire.
Vivre une séparation
selon celui ou celle qui s'y soumet
o Celle
qui est laissée dans Café de Flore
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Sébastien Raymond, Café de Flore, Jacqueline et son fils trisomique |
o Celui
qui est laissé dans Une séparation
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Une séparation, Nader et son père |
Au
tribunal, devant le juge spectateur.
Simin : « Tu pars avec
moi? »
Nader : « Non. »
Simin : « Pourquoi, M. le
juge? »
Nader : « Tu le sais très
bien! »
Simin : « Je ne le sais
pas. Explique-moi encore. »
Nader : « Qu'elle me dise
pourquoi on devrait partir à l'étranger. »
Simin : « Et pourquoi
rester? »
Nader : « Pour mille
raisons. »
Simin : « Donne-m'en une. »
Nader : « Mon père. Je ne
veux pas l'abandonner. »
Simin : « Mais ta femme,
oui. »
Nader :
« Je ne t'abandonne pas. C'est toi qui me traînes ici. Tu veux divorcer. »[15]
Lorsque sa femme l'interroge, il refuse de fournir une
réponse claire. Cette attitude souligne son hésitation. Il ne peut fournir
d'explication, car il est incertain, comme tous les personnages d'Une séparation, d'ailleurs, qui se demandent si leurs actes sont immoraux. Fuyant
le regard de Simin chaque fois qu'elle intervient, il manifeste son incapacité
à faire face hors de tout doute aux idées de l'autre. Il pense obtenir les
faveurs du juge, remettant entre les mains de sa femme le soin de s'empêtrer
dans les explications. Dans les dernières phrases échangées, Nader exprime
l'idée que le divorce soit uniquement la responsabilité de Simin. Il n'a pas à
se reprocher de la délaisser, selon lui, du fait que c’est elle qui veut partir.
Ce passage met en évidence la division radicale des pensées. Ce que l'homme ne
comprend pas, c'est que même s'il ne l'abandonne pas physiquement, il
l'abandonne moralement en se détournant d'elle. Trop émotionnellement concerné
par l'Alzeimer de son parent, il ne revient pas sur son point de vue et ne
tente pas de convaincre sa femme de rester.
o Celle
qui est laissée dans Territoire de la
lumière
L'héroïne s'invente
un nouveau mode de vie en l'absence de son mari. D'abord, cette nouvelle
locataire tente de faire taire le passé et de retrouver ses repères en
réorganisant son horaire selon ses nouvelles responsabilités de mère
monoparentale. Sa mère et la crèche[16] sont d'une
grande aide, car elles lui permettent de travailler et de s'occuper d'elle en
gardant la petite fille de la narratrice. De plus, le personnage féminin fait
peau neuve après avoir revisité la période de l'enfance et de l'adolescence. L'écrivain
aborde, par conséquent, les stades de restructuration, d'adaptation et de
rétablissement, essentiels au deuil d'amour, sous l'image d'une renaissance. La
vulnérabilité de la Japonaise la mène à développer une attitude enfantine :
naïveté, émerveillement devant la beauté du monde, violence envers elle-même et
ses proches ou encore attente d'une solution miraculeuse à ses problèmes. Dans
le troisième chapitre « Le dimanche aux arbres », l'héroïne
redécouvre les arbres dans le jardin près de chez elle : « Plus que de ne pas les avoir vus
auparavant, c’était leur présence devant mes yeux qui me surprenait. Leurs
branchages se perdaient dans les hauteurs. Les rameaux se dressaient, fins et
droits, et j’éprouvais une certaine appréhension comme si j’allais être
soulevée de terre et aspirée directement vers le ciel tendre, rempli de
lumière. »[17] Elle éprouve
une joie nouvelle à la vue de ce coin de verdure. Une comparaison permet de
rapprocher son bonheur à celui d'un enfant qui réussirait à s'envoler. Son
imagination lui permet de fuir ses problèmes pour supporter le célibat et lui donner
sens. Par la suite, l'adolescente se manifeste en elle, dans la réalité comme
dans le rêve, pour la forcer à oublier sa solitude et à se révolter contre les
normes imposées par son ancienne vie. Elle profite alors de sa récente
indépendance pour sortir dans les bars, s’enivrer, fréquenter de nouvelles
personnes; amis et amants. Elle redécouvre les joies auxquelles elle n'avait
pas droit : « Dans mes rêves, je choisissais à mon gré parmi de vagues
connaissances un maître du cours privé que j'avais fréquenté dans mon enfance,
un cousin éloigné, un professeur [...] ce qui se passait entre nous était à la
fois différent, mais le plaisir, ce plaisir resplendissant d'une terreur
intacte, était toujours le même. »[18]
Elle affirme ses désirs et ses besoins à travers des rêves qui lui permettent
d'envisager une nouvelle sexualité avec d'autres partenaires. La métaphore et
l'oxymore « ce plaisir resplendissant d'une terreur intacte »
semblent faire référence à sa peur de l'inconnu associé à l'acte de l'amour.
L'excitation qui l'habite ressemble à celle d'une adolescente qui découvre le
plaisir sexuel. Dans un autre ordre d'idées, un manque de confiance se manifeste
devant l'inconnu auquel est confronté le personnage. Cela est bien connu, une faible estime amoindrit la capacité de
résilience, tandis que la confiance en ses capacités offre un plus grand
contrôle sur sa vie. Une faible estime de soi, comme dans le cas présent, nuit
à une vie sociale active, donc au détachement envers l'ancien partenaire.[19]
Madame Fujino se revoit enfant dans ses rêves : « Comme je criais :
pardonnez-moi! une de mes anciennes camarades de lycée leva la tête vers mon
étoile et me demanda : “Pourquoi es-tu si nulle?” »[20]
Ce parallèle avec sa situation actuelle montre que ses sentiments d'échec, de
culpabilité et d'infériorité l'oppressent à un point tel qu'ils peuplent ses
nuits. L'opposante peut être perçue comme l'allégorie de sa propre conscience.
Elle se punit elle-même à travers son sommeil en formulant à son endroit une
remarque assassine. Enfin, la femme reprend contact avec la réalité,
perçoit les gestes irrationnels qu'elle a commis : violence, beuveries, négligence
parentale, etc. Le passage d'un appartement à un autre montre le début de sa
nouvelle vie. En s'ouvrant au monde et allant vers les autres, elle réalise
qu'elle n'est pas la seule mère monoparentale. Ce constat la soulage et la fait
se sentir moins seule. Désormais, ayant retrouvé la raison, elle n'en veut plus
à son mari, mais souffre toujours de l'avoir perdu.
o
Comparaison
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Une séparation, Simin et Nader (scène 1) |
o
L'adolescente et le père d'Antoine dans Café de Flore
L'adolescente
et le père d'Antoine manifestent leur désaccord face à la séparation du couple.
Contrairement à sa jeune soeur qui semble se plaire dans sa nouvelle famille
recomposée, Angéline résiste et se révolte, de manière douce toutefois, contre
une situation qu'elle n'a pas choisie. En fait, elle tient Antoine responsable
de la rupture et lui exprime son mécontentement en faisant sans cesse jouer de
la musique qui lui rappelle Carole ou en l'insultant. Se tenant à l'écart, elle
souffre de voir que Rose remplace sa mère aux côtés de son père. L'utilisation
d'une caméra subjective, lors de la célébration du Nouvel An, montre que la
jeune fille juge sévèrement sa nouvelle belle-mère selon son apparence. Antoine
est donc préoccupé de la voir souhaiter que ses parents reviennent ensemble
encore après deux ans, mais est conscient que l'adaptation est une période difficile pour tous. L'accompagnement que Carole et lui offrent à
Angéline laisse croire que la jeune fille s'en sortira sans trouble de
comportement, comme la plupart des adolescents.[22]
Aussi, le père d'Antoine prend ouvertement la défense de Carole pour que son
fils retourne auprès d'elle. Sa femme et lui s'y étaient attachés, entretenant
avec elle une relation privilégiée depuis une vingtaine d'années. Lors des
fêtes familiales, l’homme ne se gêne pas pour donner son opinion devant tout le
monde. Il injurie directement Antoine à travers sa bénédiction. Le grand-père
trouve que son fils néglige ses responsabilités et brise sa famille en
préférant Rose à Carole. Finalement, sa présence lors du mariage d'Antoine et
de sa nouvelle flamme porte à croire qu'il a franchi la première étape de
l'acceptation, bien que la mère de ses petites filles reste sa favorite.
o
La fille de Simin et Nader dans Une séparation
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Une séparation, Termeh |
Termeh :
Tu lui demanderas de revenir?
Nader : Elle croira que c'est à
cause de la caution.
Termeh : Et alors?
Nader
réfléchit, semble plus ou moins d'accord.
Termeh : Papa, je t'en supplie.
Nader : D'accord.
Termeh : Juré craché?
Nader
lève la main en signe de promesse. [23]
La préadolescente, contrairement à Nader, avoue avoir besoin
de Simin. Son désir de vivre avec ses deux parents l'emporte : toutes les
raisons sont favorables au retour de sa mère, que ce soit son amour pour elle
ou le procès de Nader. L'important pour Termeh, c'est de revoir sa famille unie,
peu importe les moyens à prendre pour y arriver. Elle reproche par ailleurs à
celle-ci d'être à l'origine des problèmes familiaux et de la crise juridique
dans laquelle Nader est impliquée. En réalité, puisque c'est sa mère qui a
accompli des gestes concrets, demande de divorce et déménagement chez ses
parents, elle la juge sévèrement. Selon la logique de l'enfant, sans ce passage
à l'acte, l'aide-soignante n'aurait jamais été engagée, donc leur bonheur
aurait été préservé. Termeh, d'autre part, ne ménage pas non plus son père
qu'elle confronte continuellement. Elle lui fait habilement prendre conscience
qu'il bafoue les valeurs qu’il lui a inculquées, l'honnêteté par exemple. Par
conséquent, après avoir été forcée à mentir pour l'innocenter, elle se fâche
contre lui. Elle saisit l'ampleur du conflit conjugal quand son père lui avoue
que la mésentente entre sa mère et lui est plus sérieuse qu'il l'avait laissé
entendre. Le spectateur perçoit alors la rage et la déception dirigées contre
celui qui n'a pas su faire de concessions, tandis que sa femme paraissait prête
à revenir à la maison. C'est en larmes que la fille va habiter avec sa mère
jusqu'à ce que la situation s'améliore. Au final, tous trois se retrouvent face
au juge pour déterminer avec qui Termeh vivra et ce qu'il adviendra du mariage.
Alors qu'aucun adulte n'a trouvé de solution, la décision dont tous
ressortiront meurtris incombe à l'enfant. Une forme de déresponsabilisation
apparaît dans cette scène où Simin et Nader placent l'avenir de leur famille
entre les mains de leur fille de dix ans. C'est une Termeh impuissante qui
tente de contenir sa peine devant le spectateur-juge, incapable de préférer un
parent à l'autre. Farhadi conclut sur un silence, mettant l'accent sur la
victime principale du drame. Le soin d'imaginer la discussion que Termeh a avec
le juge, une fois ses parents sortis de la pièce, reste libre d'interprétation.
Chose certaine, qu'elle décide de rester ou de partir avec sa mère, la jeune
fille entre dans un processus de guérison pénible, nécessitant l'appui de ses
proches. Elle devra d'abord s'adapter à la nouvelle situation, quelle qu'elle
soit, puis comprendre qu'elle n'a rien à se reprocher, s'étant retrouvée devant
un dilemme moral accablant pour quiconque. Ensuite, pardonner à ses parents et
réapprendre à faire confiance pourra être envisageable. De lourdes pertes
feront à jamais partie du passé de cette enfant qui a dû abdiquer ses idéaux
par amour.
o
La fille de la narratrice dans Territoire de la lumière
Même si elle
ne semble pas prendre conscience de sa nouvelle situation familiale en raison de
ses trois printemps, l'enfant présente un déséquilibre psychologique
certainement associé aux bouleversements qu'elle subit. Elle est directement secouée
par le traumatisme que vit sa mère, avec qui elle passe tout son temps depuis
le départ de son père. N'ayant plus le cadre de vie rassurant d'autrefois,
routine établie par un horaire fixe, vie sociale active et famille unie, son
comportement change complètement. L'institutrice note que la petite s'isole,
est violente avec les autres enfants et refuse de manger : nombre de
réactions attribuables à l'absence de Fujino selon elle. Quant aux
spécialistes, ils proposent d'envoyer l'enfant dans une vraie famille pour
qu'elle retrouve l'équilibre qu’elle avait auparavant. Le lecteur assiste donc,
au cours du récit, à la fragilisation d'une petite fille qui se voit à sa peur
de perdre son seul parent restant. Cette crainte, elle, se manifeste à travers
crises nocturnes et accès de colère. Les troubles de sommeil seraient survenus
en réaction à une scène de ménage durant laquelle la fillette a vu sa mère
gifler son père. Au fil du temps, l'hypersensibilité que développe la fille de
la narratrice devient préoccupante.
[...] son corps était la proie d'accès de colère furieuse,
suite à des mécontentements si infimes à mes yeux que je ne me lassais pas de
m'en étonner. [...] Sans doute ma fille était-elle trop tendue. Il suffisait
peut-être de lui laisser des moments où elle pût rester sans penser à rien, non
pas à la crèche, mais dans une maison, pour lui faire retrouver comme par
enchantement son équilibre psychologique, puisqu'en somme ce n'était encore
qu'une petite fille.[24]
L'enfant est présentée ici comme le miroir de sa mère. En
effet, toutes deux partagent une tristesse, une angoisse et des frustrations
communes, car elles sont chacune en deuil d'une personne aimée. La plus jeune
exprime sa souffrance en se rebellant contre les règles préétablies, soit
éviter de faire mal aux autres, être sage en public, écouter sa mère, etc. Elle
témoigne par le fait même son mécontentement et rejette une situation qu'elle
n'a pas choisie. L'antithèse entre l'intensité de ses manifestations physiques
et la superficialité des causes insiste sur la gravité du stress subi.
L'auteure met l'accent sur l'importance de la figure paternelle en insistant
sur l’instabilité que peut causer l'absence du père. Au Japon, il est fréquent
que l'enfant entretienne une relation exclusive et étroite avec sa mère puisque le mari travaille beaucoup. Ce
comportement fusionnel, développé en bas âge, expliquerait la tendance des
Japonais à avoir une dépendance affective envers les autres dans leur vie
adulte.[25]
C'est justement un lien de ce type qui devient problématique dans le roman. La
fille est opprimée par son parent, sentant qu'il a besoin d'elle pour vivre sa
séparation. En lui permettant d'aller coucher chez ses amis, la narratrice lui
concède la liberté dont elle avait besoin pour se départir d'un fardeau trop
lourd à porter. La mère a cependant encore tendance à s'accrocher à elle pour
mieux gérer ses émotions. Par exemple, quand un étudiant qu'elle aimait refuse
de venir habiter avec elle, la femme téléphone à son enfant pour reprendre
courage. Elle décrit le moment comme suit : « Je n'entendais aucune
conversation, aucun bruit de fond en dehors de sa voix. Il me semblait
qu'hormis elle, tout le reste avait disparu du monde à l'autre bout du fil.
Seule elle surnageait à la surface de la mer [...] Devant la distance réelle
qui nous séparait ainsi, je ressentais une telle paix qu'elle dilatait mon corps. »[26]
L'amour partagé par la mère et son enfant soulage l'adulte seulement, et ce
temporairement. La voix et la présence de sa fille lui procurent un bien-être
physique, mais ne l'aident pas à guérir psychologiquement. Parallèlement, cette
relation fusionnelle maintient l'enfant dans une position indésirable qui
pourrait lui faire développer des troubles affectifs ou comportementaux. Le
lecteur imagine, malgré tout, que la fillette surmontera l'épreuve, à la lumière des progrès qu'elle fait;
c'est-à-dire retrouver l'appétit, le sommeil et l’énergie perdue. Toutefois, la
relation mère-fille reste à surveiller tout comme l'attachement au père qui
refera probablement surface.
Vallée,
Farhadi et Tsushima brossent un portrait crédible des conséquences de la
désunion sur la famille. Ils ne sont pas sans nier la vulnérabilité des enfants
qui, injustement, doivent s'accorder à cette décision parentale. Comme pour les
adultes, certains sont plus ébranlés, se retrouvant avec de lourdes
responsabilités sur les épaules. Leurs rôles dans ce processus devraient, à
l'inverse, se résumer à s'adapter du mieux qu'ils peuvent aux changements
survenus. Café de Flore reflète bien
la situation de nombreuses familles québécoises. Pour cette société centrée sur l'enfant, le bien-être de ce dernier fait
partie des préoccupations culturelles prioritaires, surtout quand la famille
recomposée apparaît. Le film montre comment l'encadrement parental aide
l'adolescent à traverser cette période tout aussi éprouvante pour lui.[27]
Le réalisateur iranien offre une vision contrastante dans laquelle l'enfant,
toujours au centre des préoccupations, est poussé à intervenir pour mettre fin
à la confrontation. Les parents de Termeh veulent son bien, mais chacun propose
une solution contraire. En lui demandant avec qui elle souhaite vivre, le juge
et ces derniers la placent, sans le vouloir, dans la posture inconfortable
qu'ils occupaient depuis le début de l'histoire. Le roman, quant à lui, suggère
que l'enfant puisse devenir le moyen de survie d'un parent souffrant. Étouffée
par sa mère qui s'accroche à elle pour vivre sa détresse et brimée dans ses
libertés par le fait même, la petite fille peine à s'adapter au changement. Ce
n'est que lorsqu'elle redevient une enfant aux yeux de la narratrice qu'elle
est apaisée.
Retrouver le bonheur
o
Comparaison
![]() |
Sébastien Raymond, Café de Flore, Antoine, Carole et Rose |
En somme, la famille demeure une
valeur prioritaire au Québec, en Iran et au Japon, malgré les transformations
des sociétés modernes. Lieu d'expression de l'affectivité et de l'identité, elle
reste valorisée, car elle permet d'éviter la solitude et constitue un moyen
d'évasion lorsque le monde extérieur devient trop inhumain. Ses fonctions
protectrices et sociales lui confèrent encore un statut élevé.[30] L'analyse produite montre qu'après une séparation, ce n'est pas seulement
la structure familiale qui est bouleversée, mais tous ceux qui en sont victimes
directement ou indirectement. Cette réalité trouve écho dans plusieurs oeuvres contemporaines
étant donné la pluralité des thèmes pouvant y être associés. Les deux films et le roman étudiés témoignent
en effet de la diversité des causes et conséquences soulevées par cette
épreuve. Les aléas de la vie et l'éloignement psychologique ou idéologique
entre partenaires sont ici présentés comme des irritants à l'origine des crises
conjugales. Dans un autre ordre d'idée, Café
de Flore, Une séparation et Territoire de la lumière opposent les
visions de ceux qui choisissent la rupture à ceux qui doivent l'accepter comme
solution. Antoine, monsieur Fujino et Simin sont appelés par une nouvelle aventure,
tandis que Carole, madame Fujino et Nadder restent perplexes devant leur
décision. Les femmes ont, dans l'ensemble, plus de facilité à exprimer leurs
émotions, alors que les hommes les gardent pour eux-mêmes. Tous les anciens
partenaires gardent néanmoins une certaine réserve l'un par rapport à l'autre,
c'est-à-dire qu'ils ont le réflexe de cacher leur vulnérabilité pour éviter de
paraître faibles aux yeux de leur conjoint. Par ailleurs, enfants et proches
ont aussi de la difficulté à accepter la séparation, se retrouvant impuissants
ou impliqués malgré eux. Une séparation
laisse entrevoir un avenir post-divorce peu lumineux étant donné la nature de
l'enjeu, au contraire des deux autres propositions où l'espoir perdure. Finalement,
les histoires racontées par Jean-Marc Vallée, Asgar Farhadi et Yûko Tsushima
reposent d'abord sur les relations humaines. C'est ainsi qu'ils approfondissent
leur réflexion sur différentes formes de séparation telles que le détachement
de la mère envers son enfant, la division des classes sociales et la
distinction entre hommes et femmes ou pères et mères. Des questions actuelles
qui à travers l'art prennent un nouveau sens.
[1] C. Corbeil, F. Descarries,
« La Famille: une institution sociale en mouvance » dans Nouvelles pratiques sociales, [article en ligne], p. 16. (site consulté le 5 février 2012).
[2] J-M. Vallée, Café
de Flore, 1 h 13.
[3] M. Alain, Y.
Lussier, « Impact psychologique de la séparation et du divorce »,
dans Santé mentale au Québec,
[article en ligne], p. 59, (site consulté le 6
février 2012).
[4] F. Khosrokhavar, « La
répression des mouvements sociaux en Iran » dans Études, [article en ligne], p. 730-731, (site consulté le 14 mars
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[5] C. Kesser, et
al., « Famille/Femmes/Mariage » dans Petit dictionnaire du Japon, p. 37-38.
[6] Y. Tsushima, « Territoire de la lumière » dans Territoire de la lumière, p. 19.
[8] J-F. Sabouret, et
al., « Naître, grandir, vieillir/La famille japonaise de l'an
2000 » dans L'État du Japon, p. 124.
[9] F. Khosrokhavar, « L'Iran, la démocratie et la nouvelle citoyenneté »
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internationaux de sociologie, [article en ligne], p. 305-309, (site consulté le 14 mars 2012).
[10] M. Alain, Y. Lussier, Op. cit., p. 61.
[11] J-M. Vallée, Op.
cit., 1 h 28.
[12] (S.A.), « Figures de la famille/Japon »
dans Le Courrier de l'UNESCO, p. 28
et 31.
[14] M. Alain, Y.
Lussier, Op. cit., p. 61.
[15] A. Farhadi, Une
séparation, 1min 30.
[16] La crèche désigne, au Japon, l'établissement où l'on
s'occupe des jeunes enfants durant la journée pendant que leurs parents
travaillent.
[17] Y. Tsushima, Op. cit., p. 58.
[19] M. Alain, Y.
Lussier, Op. cit., p. 58-60.
[21] M. Alain, Y.
Lussier, Op. cit., p. 65.
[23] A. Farhadi, Une
séparation, 1 h 11.
[25] C. Kesser et al., Op.
cit., p. 37-38.
[26] Y. Tsushima,
Op. cit., p. 215-216.
[28] M. Alain, Y.
Lussier, Op. cit., p. 61-62.
[29] C. Kesser, et
al., Op. cit., p. 65-66.
[30] C. Corbeil, F. Decarries, Op. cit., p. 21.
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Vallé, Jean-Marc, Café
de Flore, Québec et France, Alliance Vivafilm, 2011, 2h 00 mins.